
A la une. Le médecin-explorateur tarnais a remis le cap sur le Pacifique nord et son atoll français perdu à plus de mille kilomètres des côtes mexicaines.
Le médecin originaire de Vielmur-sur-Agoût est toujours au chevet de la planète. Jean-Louis Étienne, qui fêtera ses 79 ans le 9 décembre 2025, a entrepris de retourner à Clipperton, vingt et un ans après son premier passage dans cette possession française, un atoll coralien du Pacifique Est, à plus de mille kilomètres des côtesmexicaines.
Travail d’inventaire
Entre décembre 2004 et avril 2005, le Vielmurois avait mené une expédition dans ce qu’il qualifiait alors de « l’un des systèmes insulaires les moins perturbés du monde, ce qui lui confère un intérêt scientifique et patrimonial important. » La première expédition Clipperton réunissait des scientifiques de plusieurs spécialités en vue de «réaliser un état de la nature de cet atoll méconnu : identification, comptage et origine des espèces, répartition de la biodiversité dans le Pacifique, étude du passé climatique et réponse aux agressions environnementales actuelles, recherches de nouveaux principes actifs… »
Le travail d’inventaire mené sur place avait notamment donné lieu à un film réalisé par Luc Marescot et Pascal Plisson ( les Mystères de Clipperton ) et à un livre ( Clipperton, l’atoll du bout du monde)
Rats et plastique
Parti le 28 octobre 2025, le Tarnais a embarqué à bord de Persévérance , son voilier-laboratoire, avec son épouse (et directrice de l’expédition) Elsa Peny-Étienne. Jean-Louis Étienne s’est fixé plusieurs objectifs pour son retour à Clipperton : établir une aire marine protégée étendue pour préserver les zones d’alimentation des fous masqués, dont Clipperton abrite la plus grande colonie mondiale ; dératiser l’île, à l’écosystème menacé par les rongeurs à la suite de l’échouage d’un navire de pêche ; poursuivre l’observation des déchets marins, notamment les microplastiques.
Il s’agira, jusqu’au lundi 24 novembre 2025, date annoncée du départ de l’atoll, de dresser un bilan de santé des océans. L’île de Clipperton est ainsi le terminus de tonnes de détritus charriés par le courant de Californie, qui descend vers le sud du Pacifique.

